Pas Encore de Nom^^

Prologue

Frank Golbert travaillait simplement dans son bureau ce jour-la. Il trillait les papiers, comme il le faisait chaque soir, vérifiant que toutes les commandes avaient bien étés enregistrés et payés, ainsi que tous les clients soient contents. Il avait déjà une pile d’un milliard de papiers, et le deuxième tas n’était pas moins lourd.
Il soupira ; quand aurais-je enfin fini ? se demandait-il. Pas bientôt en tout cas, il avait plein de boulots à distribuer a ses sous-employés, ainsi que des papiers à trier, a signer, a accepter. Tous les autres membres du bureau étaient déjà partis, le laissant seul dans la salle de travail. Il soupira et envoya valser son crayon contre le mur. La mine éclata, et le crayon se coupa en deux, sous le choc de la force employée.
Une force surhumaine.
Un sourire narquois naquit sur les lèvres du grand homme. Il avait de grands muscles, en partie dissimulés par ses vêtements d’homme industriel, ainsi une silhouette fine mais forte, de courts cheveux noirs qui lui descendaient au niveau de la frange sur les yeux, afin de cacher son œil. Une bourrasque de vent tiède vint pousser ces cheveux inutiles, dévoilant ainsi une grande cicatrice et un grand trou ou devait se tenir une pupille.
Son unique œil, qui était d’un marron sombre, sembla changer soudainement de couleur, devenant ainsi orange, puis rouge, tel du sang. Le sourire devint alors rire. Un rire maléfique, froid, et apeurant.
- Pourquoi devrais-je travailler, alors que je peux manger à ma guise ?
Il avait hurlé sa question, pour la simple et bonne raison qu’il voulait qu’elle soit entendue. Par qui, me demanderez-vous. Par personne, par tout le monde, par le monde entier. Par celui, sans doute, qui y répondrait.
Le vent tiède devint soudain un vent violent et froid, qui heurta les nombreux meubles du bureau. Les chaises et tables furent renversées, les papiers volèrent, les crayons fusèrent dans tous les sens. Les ordinateurs se mirent en marche, comme par magie, et les fenêtres éclatèrent.
Malgré tout ca, on ne pouvait détacher ses yeux du spectacle qui se passait au centre de tout cela. L’homme, Frank Golbert, n’était plus un homme. Ses cheveux se mettaient à pousser, des poils lui apparurent la ou il n’en avait pas avant, son nez sembla s’agrandir, jusqu'à devenir autre chose, en déformant avec lui la mâchoire et les dents, qui se mirent à pousser, jusqu'à devenir des crocs. Son ventre rétrécit, et ses jambes s’élargirent, ses mains devinrent de grandes pattes puissantes, sa poitrine une touffe de fourrure noire.
Il n’était plus humain. L’espèce qu’on voyait devant la fenêtre du bureau n’était pas animal, on ne pouvait définir d’où il venait. Un extra-terrestre ? Non, il était de la planète terre.